Lesechos.fr Arrêtons d’incriminer APB

Arrêtons d’incriminer APB

EMMANUELLE COUSTON-TORRES / Leboncursus.com, l’orientation plus simple


LE CERCLE/HUMEUR – La plate-forme informatique d’admission post-bac peut fonctionner sans difficulté à condition qu’il y ait assez de places dans les universités. Cessons donc d’en faire un bouc émissaire.

Cette histoire, on en compte des dizaines. Dans les Pyrénées-Atlantiques, une bachelière de série scientifique mention très bien n’a obtenu aucune affectation sur la plate-forme informatique d’admission post-bac (APB). Elle avait postulé à des filières non sélectives type psycho ou droit. Ce n’est pas la seule. Ils étaient plus de 3.000 le 14 septembre toujours sans affectation à l’uLe problème vient qu’il manque de places dans ces filières qui n’ont de sélection que… le tirage au sort. Quelle honte ! Forcément, c’est très égalitaire, mais allez expliquer à cette bachelière méritante que c’est équitable.

La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, veut une réforme du logiciel APB. Il faut sûrement le revoir, mais avant de le critiquer dans sa totalité, il faut rappeler que c’est un formidable outil pour les jeunes et les établissements de l’Education nationale. APB a le mérite de proposer un organe central de candidatures à l’enseignement supérieur.

Pas de place, pas d’affectation

La procédure est digitale et simple. Elle détaille le calendrier, les différentes formations et filières ainsi que les conditions d’accès aux formations post-bac. Les jeunes trouvent sur la plate-forme numérique une source d’information et une motivation de s’intéresser à leur avenir avec des dates d’échéance échelonnées dans l’année. Se préparer à l’orientation, sélectionner une filière c’est un vrai et long travail d’investigation : il faut se renseigner auprès des établissements, des anciens élèves ou des professionnels.

Les lycées s’appuient sur le logiciel pour rentrer les profils des lycéens et cela, de façon très égalitaire. Chaque lycéen suit la même procédure et la gestion par les établissements post-bac est facilitée. APB gère de façon très efficace, car numérique, les listes d’attente et les affectations. Un lycéen reçoit une et une seule affectation dans l’ordre de ses priorités et de ses capacités.

Sauf, si effectivement, il n’y a pas assez de places. APB ne sait pas fermer des filières si elles sont trop demandées et qu’elles n’offrent pas de places suffisantes. Le problème va s’accentuer cette année avec l’arrivée des jeunes très nombreux nés en 2000. L’identification du problème est ici, le tirage au sort ne résoudra rien, sauf peut-être équilibrer en nombre les filières, mais l’esprit est tellement loin des valeurs de travail auxquelles les jeunes veulent encore croire.

Depuis longtemps, mais sans succès, la solution préconisée était de relancer les filières professionnelles, où se trouvent l’emploi et des salaires corrects. Il n’y a pas de volonté politique ! Elle était justement d’augmenter le nombre de bacheliers. Cela semble pourtant aberrant de ne pas valoriser les filières qui recrutent.

Que dire d’ouvrir des préparations, ou sas, pour certains ou tous, avant d’arriver en année d’université par exemple. Cela revient donc à faire une sélection parmi les lycéens. Sélection qui tombe implacablement avec les examens de fin d’année. Certains se tournent vers les formations à l’étranger puisqu’ils ne font plus confiance au système français. Il y a urgence à expliquer et trouver des solutions.

Emmanuelle Couston-Torres est fondatrice du site d’accompagnement scolaire Leboncursus.com

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